Hélène Quillaud est directrice de Projet et accompagne les clients européens d’IBM sur les technologies cognitives Watson. Avant de développer le sujet vendredi 20 janvier dans l’atelier M17, Elle nous dévoile les enjeux de l’Intelligence Artificielle chez IBM…

Bonjour Hélène, pour commencer, quelques mots pour te présenter

Je suis chef de projet au sein d’un Centre IBM basé à Montpellier, nous y développons des solutions avec nos clients français et européens sur les matériels et logiciels. Je dirige les initiatives liées aux services cognitifs d’IBM, connus sous le nom de Watson.

 

L’intelligence artificielle s’immisce de plus en plus dans notre quotidien, de quoi s’agit-il exactement ?

L’intelligence artificielle est un domaine de recherche depuis plusieurs dizaines d’années, qui connait un renouveau car les technologies matérielles, accélérateurs sur cartes graphiques (GPU) notamment, permettent de réduire le temps de calcul et d’atteindre le temps réel. Des exemples d’applications dans notre quotidien : la reconnaissance faciale sur les réseaux sociaux, les applications de gestion de photos, et l’analyse sémantique allant jusqu’à l’écriture automatique d’articles.

 

A quel niveau et de quelle manière l’intelligence artificielle peut apporter de la valeur dans le tourisme aujourd’hui ? 

En utilisant ces techniques, les acteurs du tourisme pourront rendre un service personnalisé de plus en plus précis et pertinent vers leurs clients. Je pense notamment aux assistants virtuels conversationnels (« chat bots »), qui permettent d’engager un dialogue avec le voyageur et d’apprendre à le connaitre grâce à ce dialogue, afin de  lui proposer des offres et des destinations adaptées à ses envies, ses besoins et au contexte.
Pour être au plus près du voyageur, l’idéal est d’intégrer l’assistant virtuel avec une messagerie qu’il ou elle utilise déjà, comme Facebook Messenger ou Telegram, plutôt qu’une application mobile à installer, ou même un site internet mobile. Derrière cette messagerie, on peut gérer la détection d’intention et le flot de dialogue grâce à IBM Watson.

 

Quels sont vos projets phares en cours ou à venir sur l’intelligence Artificielle dans le tourisme ?

Vous avez peut-être entendu parler du robot-réceptionniste dans certains hôtels Hilton, qui répond aux voyageurs pour leur indiquer des restaurants ou activités.

http://www.tom.travel/2016/03/09/hilton-et-ibm-devoilent-robot-concierge/

Un autre exemple est la création d’un guide virtuel à Lanzarote aux îles Canaries

https://medium.com/cognitivebusiness/cognitive-tourism-how-a-popular-tourist-destination-personalizes-your-visit-4ca5c3efc0ce#.rj6ah32ru

 

Comment se positionne IBM sur le marché naissant de l’intelligence artificielle en particulier dans le tourisme ?

IBM se positionne comme un fournisseur de briques technologiques. Grâce aux services cognitifs que nous mettons à disposition des développeurs, nos partenaires mènent des projets et offrent de nouveaux services. Ce domaine est en pleine expansion, nous venons d’ailleurs de lancer une plateforme expérimentale qui permet d’intégrer Watson dans n’importe quel appareil. Vous pouvez l’essayer et nous donner votre avis dans un souci d’amélioration continue.

http://www.tom.travel/2016/11/30/avec-project-intu-ibm-permet-dintegrer-lintelligence-artificielle-dans-nimporte-quel-device/

Nous avons aussi des consultants métiers par industrie (comme le transport, la banque ou la distribution) qui construisent des solutions cognitives sur mesure pour nos clients.

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Le cognitif en mode démo avec Pepper

Quel est votre principal avantage concurrentiel ?

Certaines sociétés sont très avancées en intelligence artificielle, dans une logique de fournir un service pour le grand public, par exemple la traduction des messages postés par vos amis dans un réseau social. Mais dans la mesure où ces services de traduction ne sont pas mis à disposition sous forme d’API (Application Programming Interface), vous ne pouvez pas les utiliser dans le cadre de votre applicatif métier.

D’autres sociétés mettent à disposition des API de traduction (pour rester dans notre exemple), mais pas d’API de reconnaissance d’image.

L’avantage concurrentiel d’IBM, c’est la largeur de la palette de services cognitifs disponibles (traduction, reconnaissance d’image, voix, analyse sémantique), le dynamisme d’évolution de ces services, et le fait que ces technologies soient disponibles sur Bluemix, notre plateforme d’intégration, de développement et d’exploitation.

 

Si IBM est incontournable sur le sujet, quels est son business model dans ce domaine ?

Nos clients et partenaires paient à l’utilisation de nos services cognitifs, selon un modèle économique bien connu dans le Cloud : on n’achète pas le service, on le « loue » à hauteur de ce qu’on l’utilise. Si vous voulez essayer ces services, qui sont au nombre d’une vingtaine actuellement, c’est gratuit jusqu’à un certain seuil d’utilisation, ce qui vous permet de tester votre idée gratuitement ou à très faible coût. Quand vous serez prêts à passer à la commercialisation de votre applicatif, nous mettrons en place un contrat sur mesure.

 

Un souhait, un message particulier à faire passer aux lecteurs du blog de Voyage en Multimédia ?

N’hésitez pas à expérimenter avec nos services cognitifs pour les mettre en musique grâce à votre expertise des métiers du tourisme. La réalisation d’un prototype peut être très rapide. Cette année nous avons réalisé, en deux mois, une application que nous avons présentée à la presse et au public professionnel dans le cadre d’un événement sportif majeur. Les technologies cognitives sont déjà disponibles !

 

Merci Hélène et à très vite…

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