Les technologies liées à l’internet mobile sont en constante évolution, HTML5 notamment est en train de redistribuer les cartes sur un marché pour l’instant dominé par les applications.
Définitions
Commençons par définir les différents termes qui vont fleurir tout au long de cet article.
Application :
Une application est un logiciel développé spécifiquement pour un système d’exploitation mobile. iOS pour les produits Apple, Blackberry OS, Symbian pour Nokia, Windows Phone ou Android.
WebApp :
Une webapp est une application manipulable grâce à un navigateur web. Hébergées sur un serveur, à l’instar des sites internet, elles ont, grâce à l’émergence d’HTML5 notamment, atteint un niveau de fonctionnalités proche de celui des applications mobiles.
HTML5 :
HTML5 est le nom donné à la dernière évolution du langage HTML (langage de base de toute page de site internet). Cette dernière apporte énormément de nouvelles caractéristiques telles-que :
- Le balisage sémantique (<header> <footer> <article> <section> <aside> <time>, etc.) Plus d’informations
- Les balises <audio> et <vidéo> Plus d’informations
- La balise <canvas> Plus d’informations
- De nouvelles APIs (stockage local, Indexed DB, Géolocalisation, Offline, websockets, glisser/déposer, etc.) Plus d’informations
CSS3 :
CSS3 est le nom choisi pour regrouper toutes les nouveautés apportées à la version 2.1 de CSS. Le CSS étant, bien entendu, le langage permettant de définir tous les principes de présentation d’un site internet (polices, couleurs, positionnement des éléments, etc.).
Sans entrer ici dans les détails il est important de savoir que CSS3 permet, sur certains navigateurs compatibles (Chrome, Opéra et Firefox dans une certaine mesure), de se passer de JavaScript ou d’images pour certains effets graphiques et certaines animations d’éléments.
De manière non exhaustive nous pouvons citer les bords arrondis, les ombres, les transitions ou les transformations.
Responsive Webdesign :
Le responsive webdesign regroupe différents principes et technologies indiquant qu’un site est conçu pour s’adapter aux différentes tailles d’écrans et aux différents terminaux permettant de l’afficher.
Source : Wikipedia
La définition et l’illustration sont assez parlantes pour ne pas détailler plus ici cette technique, je vous renvoie cependant à ce très bon article sur le Weboskop qui a l’avantage d’être focalisé sur l’utilisation du responsive webdesign dans des projets de sites web de destinations.
Les sites mobiles
Sur ce point nous allons pouvoir faire court. Votre site doit s’afficher correctement sur mobile.
Si les chiffres se confirment le croisement des valeurs entre internautes « fixes » et « mobiles » est prévu pour le dernier trimestre 2014. De plus, 57% des mobinautes affirment qu’ils ne recommanderaient pas une entreprise dont le site pour mobile est mal conçu et 40% d’entre eux se sont tournés vers le site d’un concurrent après une mauvaise expérience sur leur mobile.
Source : The mobile playbook
Nous pouvons donc dès maintenant sortir le site web de cette réflexion autour de l’affichage de votre destination sur périphériques mobiles. Le doute n’est plus permis, toutes les minutes que vous passez sans site adapté à l’affichage mobile sont autant de touristes potentiels perdus.
Les webapp
Les webapp proposent dorénavant une expérience extrêmement proche des applications mobiles et ont l’avantage de ne pas nécessiter un développement par système d’exploitation (OS).
En effet, basées sur des technologies web elles s’affichent et fonctionnent à la perfection sur les smartphones et autres tablettes. La raison en est simple, quelques soient leurs fabricants ou leurs OS, ces périphériques mobiles sont équipés par défaut de navigateurs modernes et, donc, entièrement compatibles HTML5 / CSS3.
De plus, le plus souvent développée autour de techniques liées au responsive webdesign, la même webapp s’affichera de manière optimale sur Smartphone comme sur tablette.
L’intérêt pour les webapp va grandissant et certains acteurs majeurs n’hésitent plus à franchir le pas. Ainsi le Financial Times, suite à un bras de fer avec Apple concernant les conditions d’accès à iTunes, a décidé de retirer ses applications pour se consacrer exclusivement à sa webapp.
Avantages :
- Coûts de développement limités par rapport à une application
- Compatibilité multiplateformes
- Maintenance et mise à jour facilitées
Les inconvénients
Ce tableau peut paraître idyllique mais il ne faut pas pour autant omettre de parler des limites liées aux webapp.
- A l’heure actuelle les webapp ne couvrent « que » 80% des fonctionnalités accessibles aux applications. A titre d’exemple l’accéléromètre, la camera, les contacts et la gestion des fichiers sont des éléments du périphériques inutilisables par les webapp et réservés aux applications.
- Pour entrer un peu plus dans les détails techniques, le passage par le navigateur rend les webapp moins réactives quand une importante puissance de calcul est nécessaire ou que la 3D est omniprésente.
Les applications
Les applications ont complètement été intégrées dans les usages des propriétaires de smartphones ou tablettes. L’app store d’Apple comptait, à fin juillet 2012, 650 000 applications disponibles pour 600 000 dans le Play Store de Google (Android).
Attention tout de même car ces chiffres sont purement quantitatifs et ne prennent pas en compte les usages. Ainsi nous savons aujourd’hui qu’un propriétaire d’iPhone compte en moyenne 48 applications installées contre 35 pour un possesseur de téléphone sous Android (source : The Nielsen Company 2012), en revanche ce ne sont « que » 4,1 applications qui sont utilisées par jour dont les principaux usages sont les médias, la météo/trafic, les réseaux sociaux, les utilitaires et les jeux (source : Observatoire de l’Internet Mobile).
Il reste tout de même que plus d’un quart des applications téléchargées ne sont utilisées qu’une seule fois, que 3 applications sur 5 sont désinstallées dans les 24h qui suivent leur téléchargement et qu’au bout d’un mois d’existence seuls 20 % des utilisateurs ayant téléchargé une application continuent à l’utiliser (source Le Journal du Net).
Attention donc, le nombre d’applications disponibles, l’élévation de la qualité moyenne grâce à une plus grande maitrise technique des prestataires et la maturité grandissante des utilisateurs ne laissent plus de place au « bricolage ». Si vous choisissez l’option application mobile il va falloir être ambitieux, pertinents, utiles et qualitatifs pour espérer passer le premier usage et les premières 24h.
Avantages :
- Support totalement intégré dans les usages
- Leviers de promotion et de visibilité nombreux
- Intégralité des fonctionnalités natives du périphérique accessibles
Inconvénients :
- Coûts de réalisation
- Double développement iOS et Android pour coller au marché
- Volatilité des utilisateurs, difficulté de fidélisation
Quel choix ? Une question de fonctionnalités et de… stratégie !
On ne vous le dira jamais assez l’outil n’est pas la première question à se poser. Il faut d’abord penser cibles, stratégies, besoins, pour ensuite se focaliser sur les outils pouvant répondre aux mieux aux attentes de vos cibles et à vos propres objectifs stratégiques.
Ce n’est pas l’objet de cet article mais quelque soit votre démarche initiale le point de départ doit être la réflexion stratégique.
- A qui je souhaite m’adresser ?
- Qui sont-ils ?
- Quel est leur niveau d’usage / taux d’équipement ?
- Quel est mon objectif principal ?
Si développer un support mobile complémentaire à votre site internet peut vous être utile à l’atteinte de votre objectif principal sur votre population cible, alors oui il faut vous pencher sur la question.
Reste à savoir ensuite quels sont les objectifs propres à cette présence mobile.
- Pousser de l’information ?
- Apporter des services spécifiques ?
- Etre simplement présent sur un élément supplémentaire de l’écosystème de votre public ?
- Distraire ?
- Valoriser un territoire ?
- Vendre ?
- Contrôler un flux de visiteurs ?
Ce sont ces objectifs qui permettront de définir un ensemble de fonctionnalités indispensables et donc un choix technique.
Comme nous l’avons vu plus haut, si ces besoins amènent à devoir développer un support avec une partie hors ligne prédominante, un besoin en puissance de calcul conséquent, un accès à la caméra ou à l’accéléromètre, alors l’application est indispensable. Dans la mesure bien sûr où vous avez le budget pour développer sur les deux OS majoritaires ou si vous identifiez que votre cible est massivement sous iOS (ce qui n’est pas forcément le cas, attention à la forte percée de Samsung et de ses périphériques sous Android).
En revanche, si vous n’avez pas un besoin d’accès aux éléments natifs du smartphone encore réservés aux applications, ou que votre budget est limité au point d’accepter certaines concessions, alors la webapp peut être une alternative plus que crédible.
Il n’en reste pas moins que la base de toute stratégie sur les périphériques mobiles implique de votre part un site internet principal à l’affichage optimisé et une présence maitrisée sur les outils tels que Facebook et Google Adresse qui vous offre une visibilité parfaite sur mobile à moindre coût.
Vincent Vandevelde – www.idrezo.com.