Prenons tout d’abord un cas concret

Imaginons un village de vacances qui a décidé de créer et de mettre en avant sur son site web un produit touristique original pour les vacances de Pâques de 2013.

Comment peut-il optimiser la visibilité de ce produit sur le web ?

recherche_1

Actuellement, et si l’on s’en tient à la problématique de sa visibilité dans les moteurs de recherche (qui reste tout à fait fondamentale), ce professionnel va pouvoir surtout travailler à l’optimisation de son référencement naturel pour obtenir par exemple le résultat ci-contre.

 

  • 3ème résultat sur la première page de Google sur l’expression « séjour vacances de paques », c’est pas mal !

 

 

 

Il pourrait également mettre en place une campagne payante d’achat de mots-clés,  enrichir spécifiquement sa fiche Google Adresse ou encore y créer un évènement spécifique… bref, il a beaucoup de possibilités pour travailler sa visibilité web.

Avec le développement du web sémantique et des outils techniques qui vont avec (et dont nous allons aborder les fondamentaux dans la suite de cet article), de nouvelles possibilités vont désormais s’offrir à lui.

En travaillant spécifiquement la page web de présentation de son offre pour les vacances de Pâques, ce professionnel peut (par exemple) envisager que sa présentation finale dans Google soit beaucoup plus complète, beaucoup plus intéressante et au final beaucoup plus vendeuse.

recherche_2

Pour réaliser cela il va falloir intégrer dans sa page web des éléments destinés à expliquer aux moteurs de recherche à quelles informations (propres ou extérieures au professionnel) il faut relier l’offre en question pour la rendre la mieux référencée et la plus attractive possible (avis de consommateurs, localisation, point d’intérêt à proximité…)

Ce travail d’enrichissement des contenus de sa page va se faire grâce à des « métadonnées » et par le respect de certaines normes édictées par les instances régissant le web.

 

 

Avant tout, il y a le web sémantique

En 1994, à la création du W3C (*), Tim Berners-Lee évoquait déjà l’aspect très limitatif des simples liens hypertextes pour communiquer et partager des informations sur le web.

Cinq ans plus tard, en 1999, il dressait le portrait du web de l’avenir : « J’ai fait un rêve pour le web, un rêve dans lequel les ordinateurs deviennent capables d’analyser toutes les données sur le web : les contenus, les liens et les transactions entre les personnes et les ordinateurs. Le « web sémantique », qui  rendra cela possible, n’est pas encore sorti, mais, quand ce sera le cas, les mécanismes d’échange au jour le jour, la bureaucratie et notre vie quotidienne seront traités par des machines qui parlent à d’autres machines. Certains nous ont vanté depuis des lustres les « agents intelligents » et cela va enfin se concrétiser. »

Aujourd’hui il semble que la route soit encore assez longue avant d’arriver à ce mode de fonctionnement du web « machine to machine », mais des avancées significatives vont en ce sens notamment dans le domaine du balisage sémantique qui consiste à donner du sens aux contenus des pages web via l’intégration de « métadonnées ».

Globalement les pages web sont avant tout conçues pour être lues par des humains et pas par des « machines ». Or, des outils techniques que l’on appelle des « métadonnées » permettent d’enrichir les contenus d’une page web grâce à de nouveaux attributs que des « machines » peuvent ensuite interpréter et utiliser pour répondre au mieux à la demande et à l’attente de l’internaute.

La problématique des « métadonnées » fait donc partie de la sphère du web sémantique, mais n’en est qu’une infime partie

Les « métadonnées » ? Ce n’est pas si compliqué que ça !

Concrètement et techniquement il existe trois « formats » de métadonnées :

  • Le format « RDFa »
  • Le format « microformat »
  • Le format « microdata »

Longtemps les spécialistes ont parié que le « microformat » deviendrait la norme, mais finalement les principaux moteurs de recherche ont trouvé un consensus et ont plutôt retenu les « microdata » comme solution technique d’intégration de métadonnées. Les moteurs de recherche (Google, Yahoo et Bing) ont donc fondé le projet « schema.org » destiné à la structuration des données sémantiques du web en utilisant de manière préférentielle les microdata.

Techniquement on s’aperçoit vite que pour partir sur de bonnes bases avec les microdata, les règles à respecter ne sont pas très compliquées et consistent principalement à intégrer dans le codage HTML de ses pages des attributs (itemid, itemprop, itemref, itemscope, itemtype, …) ayant chacun des propriétés et des implications spécifiques qu’il serait trop long de détailler ici mais que vous pouvez suivre en détail sur la page spécifique du W3C (http://dev.w3.org/html5/md-LC/)

Pas de panique, la plupart des CMS de qualité (WordPress, Drupal, Joomla…) permettent, par l’intermédiaire de plugin spécifiques ou de thèmes adaptés, d’intégrer ce type de données lorsque vous créez ou mettez à jour une page de votre site en vous poussant à les renseigner. A noter que ces CMS intègreront (de base) ce genre de fonctionnalités dans leurs futures versions.

Il est également intéressant de constater que Google met à disposition un outil de test pour vérifier si l’intégration de métadonnées dans vos pages web est correctement réalisée ou pas : http://www.google.com/webmasters/tools/richsnippets

Avec tous ces outils, on ne peut pas ne pas le faire… et en plus, c’est gratuit !

Les applications dans le tourisme…

On pense souvent instantanément  à l’impact direct dans les remontées des moteurs de recherche (comme vu au début de cet article avec l’exemple du village de vacances).

Il faut à ce titre évoquer les « rich snippets » qui sont des outils utilisés par les moteurs de recherche pour afficher automatiquement des informations étendues (image, remontée d’avis, information sur l’auteur, tarif, disponibilités,…) suite à la recherche d’un internaute et à l’utilisation de métadonnées dans le site web ciblé.

marmiton

Au final l’utilisation de métadonnées dans le tourisme peut donc avoir  une grande importance car elle permet de faire apparaître dans les résultats des moteurs de recherche des contenus très complets et actualisés (intégrant des avis de consommateurs, un nombre d’évaluation, des photos, des prix, des détail sur une prestation, de sa situation géographique, de sa disponibilité…) permettant d’orienter les internautes vers des résultats très pertinents et au final de faire progresser la visibilité, les taux de clics, les taux de conversion…

Mais les applications possibles dans le tourisme vont bien au-delà.

On peut ainsi apporter énormément d’informations complémentaires à un objet touristique (auteur, descriptif, caractéristiques, types de clientèles,…), sur ses éléments multimédias (photos, vidéos…), sur des données « chaudes » et changeant souvent (tarifs, disponibilités, avis de consommateurs…), mais également créer des typologies dans son site afin de classifier les objets présentés, de relier des objets touristiques entre eux, de détecter et d’associer des points d’intérêt touristiques, de les enrichir avec des contenus extérieurs, etc…

Techniquement tout est à peu près « en place » pour pouvoir faire tout cela, même si l’on sent encore le besoin de préciser et de clarifier certaines « normes » afin que tout le monde parle des mêmes choses de la même manière. Mais la puissance d’un tel système (basé sur l’interconnexion entre les machines et les systèmes) permettant au final d’analyser des données afin d’apporter une réponse riche et appropriée à un internaute repose sur la masse globale (quantité et qualité) des informations à traiter.

Pour que cela marche il faut donc surtout que tout le monde s’y mette, et vite !

vivian_vidal

 

Vivian VIDAL – www.idrezo.com

 

En savoir plus :


(*) The World Wide Web Consortium (W3C) est une communauté internationale qui développe des normes ouvertes pour garantir la croissance à long terme du Web.

.

PARTAGER
Salon e-tourisme Voyage en Multimédia Palais des Congrès de Saint-Raphaël 14/15/16 février 2018